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Le portrait du mois : Thomas - Ingénieur naval

  • blandineramet
  • 11 sept.
  • 4 min de lecture

Dieppe - Septembre 2025

C'est sur son lieu de travail, au sein du chantier naval Padmos, que nous sommes allés à la rencontre de Thomas. Il nous parle de son métier.


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Bonjour Thomas, merci de recevoir Détroit RH ici, au sein du chantier. Peux-tu te décrire en quelques mots ?

J'ai trente ans, diplômé il y a déjà 6 ans maintenant. Après quelques années passées aux Pays-Bas pour le boulot, retour aux sources! Je suis revenu m'installer non loin de Boulogne-sur-Mer. Issu du monde maritime, fils et petit-fils de pêcheurs, je suis passionné par tout ce qui s'y rattache.


Quel est l'intitulé de ton poste actuel, et en quoi ça consiste ?

Je suis ingénieur généraliste de formation, spécialisé dans le naval grâce à mon expérience dans la réparation et la construction navale. J’ai commencé ma carrière chez Padmos, en qualité de dessinateur 2D pour les aménagements de navire de pêche et les systèmes embarqués. Puis j’ai glissé vers le SAV, avant de devenir représentant de firme étrangère.

Depuis mars 2026, j'ai pris la direction du site de notre atelier de réparation fraichement en activité sur Dieppe.


Y a t-il une expérience (stage, rencontre, projet) qui a marqué un tournant dans ton orientation vers l'industrie navale ?

En deuxième année d’école d’ingénieur, j’ai eu la chance d’effectuer un stage ici, chez Padmos. Cette expérience m’a permis de gagner en autonomie et en confiance, grâce à la responsabilité qui m’a été accordée dès mon arrivée. Leur confiance et leur accueil ont été déterminants : ce stage a marqué un véritable tournant dans mon parcours et a catalysé mon engagement pour l’industrie navale. Je leur en suis sincèrement reconnaissant, car c’est là que j’ai trouvé ma vocation professionnelle.


Penses-tu que ton parcours était « tracé » ou plutôt le fruit d'opportunités ?

Mon orientation est le fruit d’une opportunité saisie au bon moment. À partir d’une formation généraliste qui m’ouvrait de multiples portes, rien n’était prédéterminé : c’est précisément ce qui fait la richesse de ce choix. Mon profil a répondu à un besoin spécifique du chantier lors de mon stage, et cette adéquation m’a permis d’obtenir une proposition de CDI dès la fin de cette expérience.

 

Quelles sont les principales compétences techniques et humaines, nécessaires pour ton poste ?

Pour exercer mon poste, trois compétences sont essentielles : la polyvalence, la maîtrise mécanique, et le relationnel.

La polyvalence me permet d’alterner entre le terrain — expertiser un navire en bleu de travail — et depuis peu, la nécessité de s’approprier les aspects de droit du travail pour gérer les équipes.

La mécanique demeure au cœur du métier : le navire rassemble des systèmes complexes, et la résistance des matériaux comme la mécanique dynamique structurent mon quotidien. Enfin, le savoir-vivre et les qualités humaines sont nécessaires pour favoriser fluidité des échanges entre les multiples interlocuteurs.

 

À quoi ressemble une journée type pour toi ?

Je n’ai pas de journée type et c’est pour cela que j’aime mon métier. Je gère au quotidien des missions très différentes: des analyses techniques sur un chantier, la gestion d’une équipe, la résolution d’un problème urgent à bord, ou l’avancée d’un nouveau projet. La routine et l'ennui n'existent pas.

 

As-tu une anecdote marquante à partager, un projet difficile ou une réussite qui t'a rendu fier ?

Le projet le plus marquant était un projet de 2019 : la construction du chalutier Charles de Foucauld III, commandé par mon frère Mathieu et mon père Luc. A cette période, j'étais en charge de l’ingénierie pour les clients français. J'ai donc participé activement à la construction du navire, je travaillais sur les design reviews et le suivi de construction suivant un cahier des charges bien défini. Travailler en famille a représenté un défi unique, mais le navire a été livré dans les délais et est aujourd’hui pleinement opérationnel.


Selon toi, quels sont les grands défis actuels et futurs de l'industrie navale ?

À mes yeux, l’industrie navale doit aujourd’hui relever deux grands défis pour pouvoir continuer à construire des navires neufs à destination de nos clients, dont la majorité exploitent des unités de petite taille (de 10 à 45 m).

D’une part, elle doit parvenir à réduire les coûts de construction tout en maintenant un niveau élevé de qualité et de finition.

D’autre part, elle doit concevoir des navires plus sobres en énergie, capables d’intégrer progressivement de nouvelles technologies de propulsion et d’alimentation comme le gaz ou l’électrique.

 

Quels conseils donnerais-tu à un jeune qui hésite à se lancer dans ce secteur ?

Je dirais que l’industrie navale est un secteur riche en opportunités et en diversité. Que vous veniez du maritime ou d’un autre domaine, les perspectives sont très larges : techniciens, ingénieurs, architectes, soudeurs, chaudronniers, mécaniciens, charpentiers, stratifieurs, usineurs… Les métiers sont nombreux et variés.

Les recrutements sont importants en France comme à l’international, avec des perspectives d’évolution intéressantes dans les chantiers, chez les armateurs ou dans des secteurs connexes comme l’offshore, l’éolien ou la pêche. Il y a néanmoins une condition nécessaire pour y travailler : il faut avoir l'envie de s'investir et de s'engager. Foncez, vous trouverez forcément votre place.


MERCI Thomas ! 

 
 
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